Financé par une large souscription nationale, le Théâtre National est le bâtiment emblématique du Réveil National Tchèque et sans doute l’un des plus beaux construit dans la capitale au 19e siècle. Décoré par les meilleurs artistes de l’époque, il offre son cadre somptueux pour une programmation théâtrale et lyrique de très haut niveau.

L’immense théâtre au toit doré domine les quais de la Vltava, au profil imposant et familier dans le panorama de Prague. Les débuts furent pourtant laborieux, et son histoire tient presque de l’épopée. Le projet date de la deuxième moitié du 19e siècle, en pleine époque de la Renaissance Nationale Tchèque, où se développe contre la domination des Habsbourg et la culture germanique le renouveau de la culture slave dans tous les domaines de création. La construction d’un grand théâtre tchèque fait l’objet d’un engouement collectif, et une très large souscription est lancée pour le financer. C’est en grande pompe que le bâtiment est inauguré en 1881par l’opéra Libuše (héroïne tchèque légendaire) de Smetana. Huit jours plus tard, le bâtiment est presque entièrement détruit par un incendie accidentel… Fierté tchèque oblige, la reconstruction du bâtiment est effectuée dans un temps record après une nouvelle souscription. L’inscription « Don de la nation à elle-même » (Národ sobě) qui orne le fronton de la grande scène rappelle ce contexte particulier.



L’actuel bâtiment de style néo-Renaissance, dont la reconstruction supervisée par Josef Schultz fut le plus grand chantier de l’époque, a été décoré par les meilleurs peintres et sculpteurs tchèques, surnommés « génération du Théâtre National ». La grande salle de concert de 1700 places offre des galeries et des loges luxueuses, dominées par la loge présidentielle ornée d’un baldaquin et surmontée de la couronne de Saint-Venceslas.

Répertoire : principalement les grands compositeurs tchèques avec la trilogie Janáček (Jenufa), Smetana (Libuše) et Dvořák (Rusalka). Opéras italiens également avec Verdi (Rigoletto, Aida, le Requiem et la Traviata) et Puccini (la Tosca, la Bohême). Côté ballets, Tchaïkovsky est à l’honneur avec Casse-Noisettes et le Lac des Cygnes.